Château royal

Le château de Saint-Cloud est l'une des résidences royales et princières les plus prestigieuses de l'histoire de France. Son histoire débute en 1577, lorsque Catherine de Médicis offre à Jérôme de Gondi, banquier d'origine florentine, l'Hôtel d'Aulnay, acquis par la couronne quelques années auparavant sur le flanc du coteau dominant la Seine.

La petite maison va rapidement changer de visage pour devenir une élégante demeure renaissance surplombant un jardin en terrasses orné de statues et de fontaines. C'est ici que, le 31 juillet 1589, le moine ligueur et fanatisé Jacques Clément plonge un couteau dans le ventre du dernier des Valois, réfugié à Saint-Cloud, qui désigne avant de mourir son cousin Bourbon, Henri IV, comme successeur.

assassinat
Assassinat d'Henri III, Henri Philippoteaux (dessinateur), Paul Girardet (graveur), estampe, vers 1850 © Musée des Avelines

 

Barthélemy Hervart, banquier protestant d'origine allemande, achète le château en 1654. Il fait construire une nouvelle aile reliée au bâtiment ancien et les appartements en enfilade sont fastueusement meublés. En 1658, il invite le roi et Monsieur à « une collation magnifique ». Il est contraint, quelques semaines plus tard, de céder son domaine à la couronne afin de permettre à Philippe d'Anjou, futur duc d'Orléans et frère du roi, de posséder  une résidence aux portes de la capitale. Monsieur se passionne tout de suite pour Saint-Cloud et commande d'importants travaux dans le château et dans les jardins.

Les jardins

Le Nôtre, jardinier et contrôleur général des bâtiments du roi, est chargé de faire disparaître la grande irrégularité du terrain et dessine un jardin aux lignes géométriques. Deux grands axes de perspective sont tracés : l'un parallèle à la Seine rejoint ce que l'on appellera plus tard le Belvédère, l'autre en perpendiculaire compose le futur parterre de l'Orangerie qui par degrés s'élève jusqu'au bassin des vingt-quatre jets puis au tapis vert qui rejoindra plus tard la Grande gerbe. Le Pautre réalise la grande cascade et l'allée des Goulottes est dessinée.

 

L'agrandissement du château est confié à l'architecte Antoine Le Pautre, puis à la mort de celui-ci en 1679, le chantier est repris par Jean Girard. La résidence princière change ainsi de visage. Une aile nouvelle est construite au nord en parallèle de l'aile méridionale des appartements privés, dans laquelle est installée la Galerie d'Apollon, peinte par Pierre Mignard. Le château prend la forme en U qu'il gardera jusqu'à sa destruction. Les cuisines sont situées dans un pavillon annexe qui deviendra le pavillon de Valois ou de l'Intendance et dont l'accès se fait par un couloir souterrain.

Agrandissement

Au XVIIIème siècle, le domaine est ouvert au public et la mode devient générale de venir s'y promener depuis Paris. Le château se visite tous les jours en l'absence des hôtes, une tradition qui continue jusqu'à la destruction du château.

En février 1785, Louis XVI achète le château à son cousin Philippe, futur « Philippe Egalité », pour la reine Marie-Antoinette. L'architecte de la reine, Richard Mique, effectue une reconstruction partielle et un aménagement nouveau des espaces intérieurs, travaux qui dureront jusqu'en 1788. Séné et Georges Jacob fournissent chaises ou fauteuils tandis que commodes, dessertes et consoles sortent des ateliers de Riesener, Benneman, Weissweler. 

Le 1er novembre 1790, la cour quitte Saint-Cloud pour ne jamais y revenir. En 1795, le Directoire disperse les collections et vend les meubles.