Conjurer l'éloignement

Actualité 20/05/2022

L’exposition Bons baisers de Saint-Cloud : La carte postale à la Belle Époque, à travers une correspondance inédite entre un officier clodoaldien et sa femme, révèle le rôle inattendu de la carte postale, comme trait d’union entre les soldats et leurs familles, entre le front et l’arrière.

Depuis sa naissance en 1872, la carte postale est traditionnellement associée aux moments joyeux, à l’insouciance des voyages, promenades et réjouissances familiales. La vocation festive de Saint-Cloud se prête merveilleusement à cet esprit léger et ludique, au diapason d’une Belle Époque qui s’étourdit dans les plaisirs et la foi dans le progrès.

C’est le souvenir de cette atmosphère guillerette que la carte postale véhicule jusqu’aux tranchées, durant la Première Guerre mondiale, lorsque, aux cartes des soldats, répondent des vues souriantes de Saint-Cloud, empreintes des souvenirs du temps de la paix. En 2013, Jacques Feydit fait don au musée des Avelines d’une cinquantaine de cartes postales anciennes représentant Saint-Cloud.

Parmi celles-ci, vingt-deux cartes envoyées par sa grand-mère, Marguerite Feydit, à son mari au front, entre le 23 novembre 1914 et le 15 août 1915, nous donnent un aperçu de leur correspondance quasi quotidienne, souvent touchante, toujours intéressante sur le plan historique.

Un Clodoaldien engagé volontaire

Armand Feydit, né à Strasbourg en 1868, s’est engagé dans l’armée pour cinq ans en 1888. Versé ensuite dans la réserve de l’armée territoriale, composée d'hommes trop âgés pour appartenir aux régiments d’active ou de réserve, il est nommé lieutenant puis capitaine en 1911. À la mobilisation générale, le 1er août 1914, cet homme de 46 ans, dégagé de toute obligation militaire, père de trois enfants, reprend du service, et « rejoint » dès le 3 août, le 26e régiment territorial d’infanterie. Il ne sera démobilisé que le 6 janvier 1919…

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